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Les salariés sans-papiers en vedette

Défilé du 1er mai presque unitaire dans un climat social tendu

01.05.08 | 15h48





PARIS (Reuters) - La CGT et la CFDT, les deux principaux syndicats français, ont défilé ensemble jeudi pour la première fois depuis 2003 dans les principales villes du pays pour la Fête du Travail, prologue d'un mois de mai où sont prévus de nombreux mouvements sociaux sur le pouvoir d'achat, les retraites ou les suppressions de postes dans le secteur public.

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, et François Chérèque, son homologue de la CFDT se sont retrouvés en tête de la marche qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes jeudi après-midi à Paris.

D'autres organisations, comme l'Unsa, la FSU et Solidaires s'étaient associées à la manifestation, mais Force Ouvrière a fait cortège à part jeudi matin à Paris, de même que la CFTC qui avait choisi d'organiser son propre défilé.

"Il ne faut pas se leurrer, il y a des différences entre les organisations syndicales, y compris sur un dossier comme celui des retraites", a déclaré sur France Info Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, lors du défilé de son organisation.

La quasi-totalité des syndicats de salariés ont toutefois prévu de faire cause commune le 22 mai lors d'une journée nationale d'actions et de manifestations contre la nouvelle phase de réforme des retraites.

Quarante ans après les évènements de Mai-68, immortalisés par les affrontements entre policiers et étudiants sur le pavé parisien mais aussi par le plus important mouvement social en France depuis la Seconde guerre mondiale, la cote des syndicats est élevée dans l'opinion.

Selon un sondage CSA pour le Parisien.fr, 57% des Français, dont 64% des salariés, leur font confiance pour défendre les intérêts des travailleurs.

Cet amour reste cependant platonique: seuls environ huit pour cent des salariés étaient syndiqués en 2003, un chiffre réduit de moitié en vingt ans mais stable depuis une dizaine d'années.

LES SALARIÉS SANS PAPIERS EN VEDETTE

Les salariés sans papiers, en grève depuis le 15 avril, étaient à l'honneur en tête du cortège parisien. Soutenus par les syndicats mais aussi par certaines organisations patronales, ils demandent leur régularisation, que trois d'entre eux ont obtenu mercredi.

Le Premier ministre François Fillon a estimé qu'une telle mesure ne pouvait concerner que quelques centaines de personnes, tandis que l'Union des métiers et industries de l'hôtellerie (UMIH) évalue à 50.000 le nombre de travailleurs à régulariser en France.

Derrière les gros bataillons de la CGT avaient pris place à Paris plusieurs centaines de travailleurs sans papiers, épaulés par l'Association Droit devant! et avec pour slogans "Régularisation pour tous" et "Salariés sans papiers, salariés exploités".

A Paris comme en province, l'appel à l'unité syndicale a été globalement entendu.

A Marseille, près de 30.000 personnes selon les organisateurs, entre 3.000 et 5.000 d'après la police, ont descendu la Canebière, avec notamment une banderole disant "Mai 68, mai 2008 : la lutte continue".

Ils étaient entre 3.000 et 4.000 à Toulouse, environ 2.000 à Strasbourg et entre 1.000 et 2.000 à Lille, avec pour thèmes de slogan dominants les retraites et la défense du service public.

Les syndicats restent cependant divisés, par exemple sur l'opposition par principe ou pas, à l'allongement de 40 à 41 ans de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein, voulu par le gouvernement.

La CGT et FO s'opposent en effet au principe même du passage à 41 ans alors que les autres syndicats estiment que celui-ci doit être différé tant que le taux d'emploi des seniors ne s'améliore pas.

Le patronat prône de son côté de repousser à 62 ans l'âge du départ à la retraite.

Les syndicats de fonctionnaires appellent quant à eux à la grève le 15 mai pour protester contre les suppressions de postes prévues dans le service public, où le gouvernement prévoit le non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux.

Dans l'Education nationale, 11.200 suppressions de postes sont prévues à la rentrée prochaine dans l'Education nationale, dont 8.800 enseignants du second degré (collèges et lycées).

Pascal Liétout, avec Gérard Bon et les correspondants de Reuters en province





02/05/2008
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