Le Collectif de soutien aux Maliens de Montfort sur Meu

Occupation de la Bourse du Travail

Travailleurs sans-papiers : « L’Afrique a construit ce pays, l’opinion doit comprendre »

 
Des centaines de personnes occupent toujours la Bourse du travail, à Paris. Ils dénoncent l’attitude de la préfecture de Paris, qui accepte d’examiner les demandes de régularisation provenant de la CGT, et refuse d’étudier les leurs.
Marie Vilain
LIBERATION.FR : lundi 5 mai 2008

« La coordination 75 restera dans les locaux de la Bourse du travail jusqu’à obtenir gain de cause. Faites passer l’info à vos amis, à vos collègues, on aura rien sans mobilisation massive. » Djibril Diaby, délégué de la coordination, s’adresse aux centaines de sans-papiers rassemblés rue Charlot depuis vendredi après-midi. Tous ont cessé de travailler. Ils réclament la régularisation, tout de suite, pour tous.

L’occupation a commencé suite au refus par la préfecture de Paris d’enregistrer mille demandes de régularisation. Le Collectif 75 n’admet pas que ces demandes soient rejetées quand celles déposées par la CGT sont examinées. Ces sans-papiers se sentent trahis par le syndicat qui ne les a pas invités à la table des négociations avec le gouvernement.

Personne n’a l’intention de quitter les lieux avant d’avoir obtenu gain de cause. Trois cents personnes dans la journée, jusqu’à 600 la nuit, le moindre recoin de la Bourse du travail est occupé. Quelques Maghrébins sont venus rejoindre des sans-papiers très majoritairement Noirs. Les occupants s’organisent. Les uns s’occupent de garantir la sécurité des lieux, d’autres sont préposés à l’entretien des locaux. Pas question d’abimer quoi que ce soit. « On dort sur des cartons, il y a des enfants, des femmes enceintes, décrit, déterminée, Hawa Traoré, une des occupantes. Mais ça se passe bien dans l’ensemble, il n’y a pas de bagarre, alors on reste. »
Les journalistes sont nombreux, ce qui réjouit un autre occupant : « Nous faisons partie de l’histoire de France, l’Afrique a construit ce pays. Il faut que l’opinion publique nous voit et le comprenne. » Quelques personnes passent apporter leur soutien. Dimanche soir, le chanteur Cali était sur place. « Il a discuté avec nous. Malheureusement, il n’a pas chanté », regrette Dabo Mankama.

Seul point de désaccord : la position à adopter vis-à-vis de la CGT. Le délégué Djibril Diaby ne cesse de répéter : « La coordination 75 n’est pas l’ennemie de la CGT, et inversement. On a le même but, la régularisation, c’est pour ça qu’on va trouver un terrain d’entente. » Les discussions avec le syndicat sont pourtant au point mort. Et une rumeur circule : le syndicat pourrait faire évacuer les lieux par les forces de police.

http://origine2.liberation.fr/actualite/societe/324664.FR.php
mardi 6 mai 2008.

 


06/05/2008
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 165 autres membres